Ascension                                                          26 mai 2022                                                       Le Berceau

 

Bien chers frères et soeurs,

 

Les adieux sont toujours difficiles à gérer ; la puissance émotionnelle peut nous envahir et nous mettre dans l’incapacité d’aller de l’avant. Ce n’est pas ce que Jésus nous propose. Il donne ses dernières instructions, assure les siens d’une Présence, les envoie en Mission et à la faveur d’un nuage passant, quitte définitivement ses compagnons et les femmes qui i ‘ont suivi.  A lire st Jean, ses derniers mots nous sont largement rapportés.IL nous dit ce que nous avons encore à vivre et ce qui nous attend, tellement est riche sa Parole L’Ascension est à elle seule, la fête qui se décline au moins en trois étapes nous parlant de l’héritage à recevoir, de la joie de le faire fructifier et de l’espérance qui nous entraîne.

I  Le premier temps concerne ce qui s’est vécu ; j’affirme ma foi en Celui qui a « planté sa tente parmi nous », qui est venu Dieu parmi les hommes et qui nous appris -pas après pas – à marcher « à sa suite ». Il nous a enseigné à nous insérer dans la société de son temps et aux termes d’une trentaine d’année , il s’est mis à nous instruire , à nous inviter à la conversion, à nous ouvrir aux « choses de la terre » et  « aux choses célestes » Par des œuvres, des miracles, des paraboles, des recommandations, il nous a initiés aux merveilles de l’Incarnation. Il nous a donné ses commandements, disons « ses consignes de vie . » Puis insensiblement, il a annoncé comment il allait le faire et pourquoi. C’est l’annonce de sa Passion et de sa mort sur la croix. Stupéfaction, effrois, rejet jusqu’à ce que s’inscrive la promesse d’une gloire sans prix pour ce Dieu qui donne sa vie et qu’elle soit reçue en abondance. C’est l’annonce de sa Résurrection. Alors, il nous prépare longuement à son départ et nous explique qu’il est « le chemin vers le Père, qu’il nous enverra son successeur en la personne de l’Esprit-Saint. Nous apprendrons qu’il est la « vraie vigne », que nous sommes appelés à « demeurer en Lui » ( Nous sommes les uns et les autres  la maison de Dieu : « Il m’habite et je l’habite ».Ainsi naissent  la joie et la paix) et il réussit sa victoire sur le monde. Il se veut (et nous veut) ferments d’unité. Alors, le plan de Dieu sera réussi : Et au bout du don de sa vie, il aimera dire : « Soyez mes témoins ! »

  1. Ce premier temps qui s’ouvre sur sa venue physique et son passage parmi nous, en introduit un deuxième, le temps de l’action. Si nous sommes les relais de Celui qui est venu « pour servir et non pour être servis », nous voilà en situation d’agir à notre tour. Il ne faut pas regarder la nuée, l‘air ahuri et dubitatif : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? ». Mais, pour parler clair et net : « Au travail ! Retroussez les manches (et les vôtres, pas celles d’autrui !). Ouvrez le Livre pour vous imprégner de l’esprit d’Evangile…Lisez à haute voix pour que toutes et tous l’entendent, parlez de Lui, E V A N G E LI S E Z ! Croire n’est pas une affaire privée mais publique. On dit aujourd’hui, disciple missionnaire, ce qui implique d’être témoin ! Comment ne pas citer quelques noms de récents canonisés ; Charles de Foucauld, Marie Rivier, César de Bus ; ou parmi nos contemporains, ceux et celles travaillés par l’appel de Dieu depuis les plus jeunes jusqu’aux visages les plus vénérables parmi les anciens, tels les moines de Belloc ou ceux de Notre-Dame des Neiges en Ardèche, obligés de passer le flambeau et de changer de lieu par manque de relève ! Permettez-moi d‘évoquer le nouvel Archevêque de Paris, Laurent Ulrich, qui, avec ses soixante-dix-ans, va conduire le diocèse de la Capitale chahuté par des événements variés et douloureux. Il faut être « fou de Dieu » pour oser relever un tel défi, avec le grand âge ; mais Dieu donne sa grâce et ouvre des chemins nouveaux par la force de son Esprit. « Avec la joie de croire » proclame la devise de cet Evêque inattendu, pour le temps d’un quinquennat !

III. Et nous voici face au troisième temps : celui de l’Espérance. Car tout cela ouvre sur un sens définitif, celui de l’avenir, (Je préfère dire de l’à/ venir). Dans l’immédiat Jésus tient promesse : dans une dizaine de jours, en la fête juive de la Pentecôte, l’Esprit se manifestera aux disciples en prière et les investira : de la timidité, ils passent à l’audace ; de la peur à la force ; du silence à l’éloquence ; du repliement à l’ouverture aux autres ; des nationalismes à l’universalisme. La Mission est reine et maîtresse de la vie chrétienne car Jésus nous veut toutes et tous délégués à crier la vérité d’un Dieu qui aime tous les êtres humains et ce monde qi est son œuvre ?

Jetons enfin notre regard sur les effets d’un tel programme à long terme. Notre Credo nous y aide : « Je crois et ‘attends la Résurrection des morts et la vie du monde à venir ». Ce jour tant espéré naîtra et notre joie sera parfaite parce que complète : « UN EN CHRIST » ! En Lui, s’unifieront le Beau, le Vrai, le Bien et l’Amour. Avec Lui et pour Lui, le monde connaîtra la plénitude de la joie. Telle est notre attente…

 

 

Ici s’interpose un souvenir, un jour, je revenais d’un pays européen ami, la belle et si accueillante Slovénie. L’avion montait le plus vite possible car il s’agissait de survoler les Alpes si capricieuses . Ce matin-là, nous les traversions du Sud au Nord sur une véritable mer de nuages car le plafond étaitt bas. Et puis soudain, sans prévenir, le ciel se dégagea et la féerie d’un printemps verdoyant et fleuri se proposa à nos yeux émerveillés. Ainsi de Jésus qui nous rassemblera.

J’entends déjà comme une voix : « Viens vers le Père » AMEN !

(J-P Renouard cm -renoird@orange.fr