Quelle merveille de pouvoir entrer encore un peu plus dans ce divin mystère de la naissance de Dieu en notre monde. Voici une homélie sur cette naissance à partir de l’évangile de Jean débutant par « au commencement », tout comme le début de la genèse… Le personnage principal est le même!!!

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au commencement

en ce jour de Noël, période de cadeaux, je remercie chaleureusement monsieur Jean Loup Alexandre, du Bugue (Dordogne) qui offre gracieusement chaque semaine, ses aquarelles  à partir de la méditation qu’il fait de l’évangile du dimanche. C’est une autre manière d’évoquer comment la Parole de Dieu s’imprime en nous.

 

voici aussi l’homélie de ce dimanche de la Sainte Famille donnée par J-P Renouard cm

Bien Chers,

La liturgie est toujours dense, pleine de ressources pour tous, et pour les chrétiens, de trésors spirituels. Que dire en ce jour consacré à la Sainte Famille, sinon que le Mystère du Dieu fait homme, entouré de parents humains à la face de la société humaine, s’impose comme la célébration de l’amour familial ? Une fécondité désirée et attendue longtemps dans le foyer d’Elcana et d’Anne ; l’amour surprenant de l’adolescent Jésus qui bouscule ses parents sans cesser de se soumettre à eux ; l’amour chanté par Jean qui nous hisse jusqu’à la foi en en nous faisant passer de l’enfance humaine à l’enfance spirituelle destinée à tous ceux qui reconnaissent leur source commune en Dieu même.

Il me souvient d’une amie de mon village natal qui avait subi les assauts de la vie avec un courage extraordinaire et qui au milieu de son parcours, meurtrie comme beaucoup, par les coups durs familiaux comme les séparations, mettait un point d’honneur avec son cœur de maman, à rassembler tout son monde lors de chaque Noël, organisait un bon repas en se faisant pour quelques heures, unificatrice et pacificatrice de de ceux qui étaient divisés ! Jamais un ‘non’ ne vint troubler ce moment de paix ; et j’ai appris, quelques temps après sa mort, que le flambeau avait été repris ! Avec une certaine admiration, qu’un chacun glane dans ce constat, ses propres réflexions. La famille est le lieu du rassemblement, le centre réel de ce que nous sommes tous appelés à être, unis et diffuseurs d’unité.

C’est un bien grand point d’interrogation aujourd’hui : la famille veut se reconstituer après s’être cassée et divisée. Allez voir l’exposition des crèches de grange, chef d’œuvre de beauté et de diversité. Au milieu de cette cinquantaine de propositions, se niche une réalisation d’actualité : une crèche avec cinq « enfants-Jésus », et tout à côté, une légende qui parle d’elle-même : « la famille recomposée ». Si les enfants se diversifient par l’origine, ils sont ensemble plongés dans le bain de la tendresse et rejoints par l’amour. Bref, de quelque côté que nous nous tournions, de l’Ancien Testament, du Nouveau, de l’actualité, nous trouvons au cœur du vécu familial, une constante manifestation semée par les naissances, la communion dans la joie.

Au centre, à la manière de trio de la crèche, Jésus enfant est le roi des cœurs qui attire les regards, l’admiration, l’enthousiasme de l’adoration. A la manière des pèlerins de Jérusalem, il est celui qui polarise toutes les énergies tant il est cherché par nombre d’amis et de voisins ; hier, c’était des cousins, des bergers et des gens venus des alentours ; aujourd’hui, il est admiré par les savants du Temple puis après sa fugue, admonesté par sa mère Marie qui dit son « pourquoi ?» teinté d’inquiétude et par le fait même d’un grand chérir réciproque. Autour de ces récits d’un enfant comme il en existe toujours, comment ne pas être frappé par tout ce monde qui se succède et va et vient sur la route qui monte au Temple ou en redescend ? Ce que je vous dis là est suggestif. Au temps de Jésus, dans le monde marqué par l’ouverture, le partage, la joie de vivre ensemble, tous les enfants sont occasions de joie commune. Les Israélites aiment les enfants à l’encontre des romains qui les ravalent souvent au rang de serviteurs ou d’esclaves. Lui-même le proclamera avec vigueur à ses amis, « Laissez les tout-petits venir à moi ».

La famille me frappe aussi par sa capacité d’élargissement. Dans la société où grandit Jésus, on se retrouve en se serrant les coudes…. On voit et on vit grand. On ne vit pas de telles retrouvailles pour les seuls enterrements mais les grandes fêtes en sont déjà l’occasion et surtout Noël parce que l’incarnation du Dieu vivant est destinée à toutes et à tous. Le Seigneur prend corps et existence humaine pour nous rejoindre tous et toutes dans une même famille, celle des sauvés, celle des enfants de Dieu, heureux de pouvoir connaître leur origine et leur destinée. Nous venons de Dieu pour aller à Dieu et connaître cet amour qui dépasse toutes nos affections humaines ; au moment où la société se fracture, où les nationalismes brisent les désirs d’union, où les attaques virales isolent, et par voie de conséquence, où les cellules familiales éclatent, aimons et vivons le sursaut de Noël ! Immergeons-nous dans le climat sacré de Noël, réunissons-nous en esprit faute de pouvoir le faire physiquement, appelons les membres les plus oubliés de nos parentés, communiquons, parlons, écrivons …en vérité … au-delà des habituelles convenances, dans la spontanéité et la joie. Imitons les anges de Bethléem et chantons la joie qu’ils nous ont légué : « Gloire à Dieu au plus-haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’ils aiment ».

Action de grâce et prière. Ces deux réalités ne font qu’une :

elles sont pour notre aujourd’hui, la joie de Dieu fait homme, notre joie, amen !