Mardi soir, nous avons organisé une veillée de prière et de témoignages sur ce qu’a été Jean Pierre pour nous.
Nous étions une petite cinquantaine de personnes présentes à la Grange. Le feu de la cheminée était allumé, la photo de Jean Pierre était tout juste devant.
Après la lecture d’un évangile de la résurrection, chacun était invité à évoquer un souvenir d’avec Jean Pierre, une anecdote etc. rythmé par quelques citations tirées de « carnet de route » (petit livre de citations de st Vincent qui ont marqué Jean Pierre durant sa vie) et quelques refrains pour offrir tout cela à Dieu.
Voici l’enregistrement de cette veillée en version audio => veillée témoignage pour JPR
Ci dessous, vous trouvez l’homélie de notre confrère Frédéric Pellefigue, Visiteur de notre Province de France.
Ces deux temps particuliers pour dire à-Dieu à Jean Pierre ont été bons à vivre, rempli de gratitude, de paix et de sérénité.
Obsèques de Jean-Pierre Renouard cm, 26 avril 2023, Berceau de st Vincent de Paul
Jésus s’est fait connaître dans le monde comme envoyé de Dieu pour accomplir sa volonté de faire passer les hommes et les femmes de la vie terrestre à vie céleste. Nous l’avons célébré récemment par les fêtes pascales et nous l’entendons à nouveau par cet extrait de l’évangile selon st Jean de la messe du jour, qui m’a semblé très à propos pour la célébration des funérailles de Jean-Pierre.
Après avoir réalisé le signe de la multiplication des pains, Jésus est appelé par les foules à s’expliquer et il affirme : « je suis le pain de la vie ». Son affirmation peut se comprendre, selon ce qu’il vient de réaliser : nourrir à satiété environ 5000 hommes, avec seulement 5 pains et 2 poissons. Alors que les gens ont faim et qu’il semble y avoir trop peu à portées humaines, Jésus les nourrit. Mais ce signe va voir sa signification déployer par ce que Jésus va continuer d’accomplir. Par sa mort et sa résurrection, Jésus manifeste qu’il est le Dieu des morts et des vivants, venu donner sa vie pour vaincre la mort et en libérer les hommes et les femmes. Jésus, pain de la vie, fait connaître aux foules qu’il vient donner la vraie nourriture, celle dont l’homme a besoin pour recevoir et partager la vie de Dieu qui ne s’arrête pas à la mort terrestre. Mais le signe n’est pas une évidence, où tout serait immédiatement compréhensible. Jésus dit aux foules : « vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas ». Il va poursuivre ainsi ce long discours à la synagogue de Capharnaüm pour leur faire entendre qu’il agit selon la volonté de Dieu le Père. Il s’adresse aux foules parce que Dieu veut s’offrir à tout humain qui veut l’aimer. Dans ce mystère d’amour, Jésus a la mission d’assurer la médiation, c’est-à-dire de permettre à tout humain de vivre le passage et d’entrer dans la vie de Dieu. Cette disposition de Dieu que Jésus pain de la vie révèle offre la possibilité à tout humain qui la découvre d’en devenir cohéritier avec le Fils. C’est par lui, avec lui et en lui que nous pouvons accéder à la pleine communion à la vie de Dieu.
Jean-Pierre Renouard a pu vivre cette rencontre. Avec sa famille d’abord, dans son Gard bien-aimé, le plus beau département de France aimait-il nous rappeler, puis dans la Congrégation de la Mission, il a appris à connaître Jésus, à aimer Dieu, comme source de toute vie, à s’aimer soi-même avec ses forces et ses faiblesses, et à aimer les autres comme ses frères et sœurs. Il a répondu à l’appel de Dieu à engager toute sa vie sur les pas de son Fils l’Evangélisateur des pauvres, à l’école de st Vincent de Paul.
À l’appel de Dieu, Jean-Pierre est donc devenu missionnaire au service des pauvres pour leur partager la Bonne Nouvelle de Dieu. Il aimait la Parole de Dieu, nous avons pu l’écouter et la goûter avec lui, dans la prière quotidienne, dans les célébrations, dans les groupes bibliques qu’il animait avec passion.
À l’appel de Dieu, Jean-Pierre est donc devenu prêtre serviteur de Dieu et de son peuple. Il aimait l’Eglise ! Il partageait sa joie d’avoir participé au bel élan du Concile Vatican II, non sans peine et avec enthousiasme. Il aimait l’Eglise, où qu’il soit, à Ribaute les Tavernes son village natal, à Dax, à Rome, à Marseille, à Limoges … Il s’était engagé avec vous, landais, dans un synode diocésain. A Limoges, lui l’aîné de la communauté, ayant largement dépassé les 64 ans, il nous a entrainés dans l’expérience renouvelée de la mission. Quel travailleur !
À l’appel de Dieu, Jean-Pierre est donc devenu écolier de st Vincent de Paul, qu’il a appelé « maître de sagesse ». Sans l’avoir cherché, il s’est laissé appeler pour la formation dans la Congrégation et auprès des Filles de la Charité, puis la Société de st Vincent de Paul et les Equipes St Vincent. Il a découvert progressivement la vie du saint, sa spiritualité et sa pensée, qui l’ont passionné et entrainé à parcourir le monde et à écrire des livres pour transmettre ce trésor de foi et de vie.
À l’appel de Dieu, Jean-Pierre est donc devenu un homme, aimant la vie, toujours prêt à découvrir et à partager des passions, prêt à rire pour accueillir la vie joyeusement ; il est devenu un homme marqué aussi au long de sa vie par des peines et des souffrances, jusqu’à cette dernière étape de la vieillesse si rude.
Jean-Pierre a connu Jésus et s’est donné de son mieux pour le faire connaître, à l’école de Monsieur Vincent. D’une manière ou d’une autre, comme confrère, comme prêtre, comme missionnaire vincentien, comme oncle et cousin, il nous a partagé ce qui a fait sa vie, avec, au cœur, la foi et la charité de Dieu, et il nous a appris et encouragé à aimer la Vie. Merci Jean-Pierre, d’avoir été de ceux qui nous ont fait avancer à la rencontre de Jésus pain de la vie, avec Monsieur Vincent. Nous en rendons grâce à Dieu, et nous prions que Jésus pain de la vie vous ressuscite au dernier jour.
Frédéric Pellefigue cm