St Vincent enracine l’amour de Dieu dans sa vie trinitaire. Notion théologique quelque peu complexe que nous laissons assez facilement de côté et pourtant, plus nous tendons à entrer dans une meilleure compréhension de ce mystère divin plus nous pouvons en rayonner.

En quoi consiste cet amour ?

Aimer quelqu’un, à proprement parler, c’est lui vouloir du bien. Selon cela, aimer Notre-Seigneur veut dire vouloir que son nom soit connu et manifesté à tout le monde, qu’il règne sur la terre, que sa volonté soit faite en la terre comme au ciel. Or, il faut noter que l’amour se divise en amour affectif et effectif. L’amour affectif est un certain écoulement de la personne aimante en l’aimée, ou bien une complaisance et tendresse qu’on a pour la chose qu’on aime, comme le père pour son enfant, etc. Et l’amour effectif consiste à faire les choses que la personne qu’on aime commande ou désire, et c’est de cette sorte d’amour que je parle et Notre-Seigneur : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. (Jn XIV, 23).

La marque de cet amour, l’effet ou la marque de cet amour, Messieurs, c’est celui que dit Notre-Seigneur, que ceux qui l’aiment gardent sa parole. Or, la parole de Dieu consiste en enseignements et en conseils. Nous donnerons une marque de notre amour si nous aimons sa doctrine et faisons profession de l’enseigner aux autres. Selon cela, l’état de la Mission est un état d’amour, puisque de soi il regarde la doctrine et les conseils de Jésus-Christ ; et non seulement cela, mais en tant qu’il fait profession de porter le monde à l’estime et à l’amour de Notre-Seigneur.

Les avantages sont que  :

Si nous aimons Notre-Seigneur, nous serons aimés de son Père, qui est autant à dire que son Père nous voudra du bien, et cela en deux façons : la première, qu’il se plaira en nous, comme le père avec son enfant ; et la seconde, qu’il nous donnera ses grâces, celles de la foi, de l’espérance, de la charité par effusion de son Saint-Esprit, qui habitera dans nos âmes, comme il l’a donné aujourd’hui aux apôtres et lui a fait faire les merveilles qu’ils ont faites.

Le second avantage d’aimer Notre-Seigneur consiste en ce que le Père et le Fils et le Saint-Esprit viennent dans l’âme qui aime Notre-Seigneur ; ce qui se fait : 1° par l’illustration de notre entendement ; 2° par les mouvements intérieurs qu’ils nous donnent de leur amour, par les inspirations, par les sacrements, etc.

Le troisième effet de l’amour de Notre-Seigneur est que non seulement Dieu le Père aime ces âmes, et les personnes de la Sainte Trinité viennent en elles, mais elles y demeurent. L’âme donc de celui qui aime Notre-Seigneur est la demeure du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et où le Père engendre perpétuellement son.Fils, et où le Saint-Esprit est incessamment produit par le Père et le Fils.

Il y en a aucuns qui sont aimés du Père et auxquels les trois personnes viennent, mais elles n’y demeurent pas, à cause qu’on ne persévère pas à aimer Notre-Seigneur et qu’on se relâche dans l’estime qu’on avait de sa doctrine, de vivre selon ses conseils et selon les exemples qu’il nous a laissés. Nous l’avons aimé un an ou deux au commencement de notre conversion, mais nous avons laissé prendre le dessus à la nature, en sorte que nous vivons selon nos inclinations, etc

Les moyens sont  :

1° L’oraison mentale sur la vie et la mort de Notre-Seigneur ;

2° La lecture du Nouveau Testament ;

3° Retirer notre entendement de l’estime et notre volonté de l’affection des créatures par la mortification ; faire notre possible pour persévérer en l’imitation de Notre-Seigneur.

XI, 43-45

  • où en suis je dans mon désir de faire connaître Dieu autour de moi ?

  • Que puis je dire de ma relation amoureuse d’avec Lui ?

  • À qui j’adresse de préférence ma prière… au Père ? Au Fils ? À l’Esprit ?

  • Est ce que m’adresse de la même manière à l’un ou à l’autre ?

  • Ai je ce désir de découvrir la Trinité en côtoyant quotidiennement sa Parole ?