Voici une double homélie.

La première audio nous donne des éléments sur comment être missionnaire, la voici => Envoyés pour moissonner

La seconde est à lire ci dessous. Elle est dite par Alain S:

Le mois de juillet est arrivé. Peut-être, ne le voyons-nous pas dans la campagne autour du Berceau de
St Vincent de Paul, mais, le temps des moissons bat son plein.
Partout dans l’hémisphère nord, les récoltes de blé, d’orge et autres céréales sont engrangées.
Dans notre pays, il parait que nous manquons de travailleurs pour les métiers liés au tourisme, pour
le soin aux personnes ou encore pour ramasser les fruits dans les vergers. Il y a bien longtemps que l’on ne
cherche plus d’ouvriers pour moissonner et battre les blés. Ce qui n’était pas le cas au temps où Jésus
parcourait les routes de Palestine avec ses disciples.
Aujourd’hui, les moissonneuses batteuses ont remplacé la main d’œuvre nécessaire à ce dur labeur.
« La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux ».
La moisson pour laquelle Jésus nous demande de prier son père d’envoyer des ouvriers n’est
évidemment pas celle des céréales indispensables à notre alimentation mais, celle des hommes et des
femmes au cœur desquelles Dieu fait germer la foi.
« Père, envoie des ouvriers pour ta moisson ».
Trop souvent, on nous a fait entendre cette demande comme destinée aux seules vocations
sacerdotales ou religieuses. Mais, ne nous y trompons pas, Dieu est le semeur. Nous sommes ses
moissonneurs.
Nous avons chacun de nous, reçu le baptême. Au nom de cette vocation baptismale, nous sommes
tous, vous et moi, appelés à la moisson.
« La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux ».
Il y a 15 jours, j’étais à l’église de Tartas pour participer à la célébration de l’ordination d’un
nouveau diacre permanent pour notre diocèse.
Quelle belle célébration ! Dans le chœur de l’église : 2 évêques, une quinzaine de prêtres et une
vingtaine de diacres.
Dans l’assemblée : une chorale accompagnée d’un orchestre aux instruments variés.
Cela aurait pu être effectivement une belle célébration. A y regarder de plus près, il y avait des
manques importants. Dans le chœur : aucun servant d’autel, fille ou garçon.
Dans l’assemblée composée de plus de 300 personnes, je n’ai compté que 3 enfants, écoliers ou
collégiens.
Les enfants et les jeunes existent pourtant. Ils préfèrent, à l’image de leurs parents, profiter de
l’approche des vacances pour aller à la plage ou s’adonner à quelques activités ludiques que de venir rendre
grâce au Seigneur dans une église vieillissante. Ces enfants et ces jeunes sont le blé en herbe qu’il nous faut
aller moissonner. Ces enfants et ces jeunes sont aussi les moissonneurs de demain qui devront eux aussi
annoncer le royaume de Dieu.
Nous avons du mal à transmettre la foi à nos propres enfants ou petits-enfants. C’est une souffrance
pour bien des parents ou grands-parents. Si cela peut vous rassurer les diacres permanents, mariés et pères
de famille connaissent ces mêmes difficultés.
Le Semeur a semé mais le grain a du mal à pousser dans nos sociétés matérialistes.
Ne nous décourageons pas. C’est dans la simplicité et sans nous surcharger que le Seigneur nous
envoie.
Aiguisons nos faucilles et partons moissonner, chacun selon nos possibilités.

Un exemple : ce vendredi commencera le pélévtt : 72 collégiens et collégiennes pédaleront en vtt,
du sanctuaire marial de Buglose jusqu’à Labastide d’Armagnac. Ils seront accompagnés d’une dizaine de
lycéens et d’une trentaine d’adultes prêts à se mettre à leur service.
Notre prêtre Vincent, notre ami José et moi-même serons de cette aventure.
Pendant 5 jours, tout ce monde effectuera un pèlerinage vers Jésus, par Marie.
Tous ces jeunes ne viennent pas à ce camp pèlerinage pour l’aspect spirituel. Certains ne sont
d’ailleurs pas baptisés.
Ils y viennent tout d’abord pour le plaisir de parcourir les Landes en VTT et pour passer du bon
temps avec d’autres jeunes de leur âge. Mais ce sera pour eux l’occasion de rencontrer des adultes qui au
nom de leur foi, osent simplement parler de Jésus, le prier, le louer, le servir, l’adorer…
Certains de ces adultes pédaleront avec les jeunes. D’autres veilleront sur leur santé, les nourriront,
répareront leurs vélos… D’autres encore ne les verront même pas. Ils prieront depuis chez eux pour ces
jeunes.
Toutes ces personnes sont, chacune à leur manière, selon leurs talents, des moissonneurs. A chacun
de nous de trouver sa façon d’être moissonneur.

« La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux ».
De la moisson à la mission, il n’y a qu’un pas. St Vincent de Paul l’a bien compris en envoyant ses
missionnaires, prêtres de la Mission ou filles de la Charité jusque dans les pays lointains comme
Madagascar, mais surtout dans les périphéries de la société de son temps, les enfants trouvés, les vieillards
abandonnés, les galériens, les victimes de guerre…
Ces périphéries existent toujours, même si elles ont changé de forme.
Les périphéries de notre église sont très proches de nous, dans nos familles, chez nos voisins, chez
les pauvres qui nous entourent, toujours aussi nombreux.
N’ayons pas peur d’être moissonneur, non avec de grands discours prosélytes mais dans notre façon
d’être.
Que nos cœurs soient dans l’allégresse comme annoncé par Isaïe. Alors, le Seigneur nous fera
connaître sa puissance à nous, ses serviteurs.
« La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux ».
Le blé moissonné n’a d’autres raisons d’être que celle de finir broyé pour devenir de la farine qui
elle-même sera transformée en pain. Dans quelques minutes, ce pain, fruit de la terre et du travail des
hommes, sera offert sur l’autel pour devenir corps du Christ. En mangeant ce pain, nous sommes appelés à
devenir nous-mêmes le corps du Christ.
Prions le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour que le corps du Christ, le corps de
l’Eglise, grandisse jusqu’au Royaume des cieux.