voici une double homélie

une première en version audio évoquant une lectio divina avec un groupe de retraitant ici au Berceau c’est juste ci-dessous:

vie éternelle en héritage

 

et ci-dessous à lire l’homélie donnée ce matin dans notre chapelle. Une petite précision avant de la lire, dans l’assemblée il y avait un groupe de retraitant. Le prédicateur s’adresse par deux fois à eux. Occasion de vous invitez à ne pas hésiter à organiser un groupe autour de chez vous pour venir ici au Berceau pour quelques jours où nous pouvons vous accompagner spirituellement sur des sujets que vous aimeriez aborder.

Ç       Chapelle Dimanche 10 octobre 21                                      28 T.O.  B                                             Le Berceau

Frères et sœurs, Plus que jamais nous courons vers Jésus, et nous nous agenouillons devant Lui en ces jours ténébreux qui dépassent toutes les appréhensions de dimanche dernier. Ce devait être un tsunami, c’est pire encore, inqualifiable parce que criminel ! Nous sommes à court de voix, d’écrits, de réflexions, de paroles ajustées. D’aucuns diront : « Silence »! d’autres : « Soutenez-nous ! »

I . Et voilà que la bonté du Seigneur ouvre l’Evangile de Marc. Ce matin, prenons le temps de regarder cette bonté, qui lave les péchés du monde et de tous ceux qui se doivent d’être exemplaires. Cette bonté de Dieu, nous en avons tous besoin : générosité, don de soi, bienveillance. Voilà Jésus qui se dépeint et qui nous livre ce qu’il est réellement : Dieu lui-même, Fils « bien aimé », seconde personne de la sainte Trinité, celui qui est amour et tout amour et qui ne peut qu’aimer, que se donner, tout donner, s’abandonner, se livrer comme nous le disons à chaque Eucharistie : « Ceci est mon corps livré pour vous ». On comprend bien que Jésus nous renvoie, par lui-même, à ce que nous avons à vivre pour être sur son chemin : « Tu connais les commandements » et le premier d’entre eux, « Ne commets pas de meurtre. »

Oui, Jésus nous précède sur le grand chemin de la vie. A toutes les étapes de nos existences, il nous aide par son exemple, à faire face à nos besoins du moment. Il ne s’agit pas simplement d’exécuter une loi, un ordre, mais de vivre joies, peines, souffrances, échecs, chutes, toute notre vie en autant d’actes de recours à son amour qui seul, est vrai et plénier. Peut-être arriverez-vous à mieux comprendre ce que vous cherchez, retraitants de passage, et reprendrez-vous la route de votre retour éclairés par l’enseignement reçu sur « les choses à venir ».

Par l’intermédiaire de l’homme de la route de Jérusalem, Jésus propose plus encore : se laisser aimer par Lui au point de tout quitter, de tout vendre pour trouver le trésor du ciel … certains s’y essayent comme les religieuses ou religieux, mais peuvent rencontrer la défaite. Il faut beaucoup de temps et de travail intérieur avant de s’engager et refaire comme le suggère la Sagesse : « J’ai prié, et le discernement m’a été donné ». Car le risque est bien là : se laisser enchaînés, comme ligotés par de multiples ‘richesses’ ou attaches dont celles des pulsions, et c’est toujours prétentieux, d’essayer seul de s’en délivrer. A moins que nous recevions comme un espoir la clé du bonheur donnée par Jésus : « Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; TOUT EST POSSIBLE A DIEU ».

  1. II. Alors, s’impose comme engagements de nos vies chrétiennes, le renouvellement de quelques manières de faire de fond :
  • Vivre en priant d’abord pour les victimes et que vienne justice,
  • Vivre dans l’humilité,
  • Vivre au rythme de la Parole de Dieu,
    • Plus que jamais vivre dans un climat de prière pour les victimes, pour les criminels, et « pour que notre foi ne défaille pas » et reste axée sur la justice. Chacune et chacun le fait à sa manière. A genoux, seul, en groupes, joints à un jeûne, avec ses propres mots ou d’autres … avec le chapelet ou les psaumes, devant le st Sacrement, à pied, dans la nature … avec du cœur surtout : « Demandez et vous recevrez ».
  • Ensuite, être humbles, sans prétentions, petits, rien sans le tout qu’est Dieu et sa grâce. Choisir pour soi-même le psaume 130 :

« Seigneur, je n’ai pas le cœur fier, ni le regard hautain,

Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse

Comme un petit enfant contre sa mère.
Mets ton espoir dans le Seigneur »

Nous avons à reconnaître que nous sommes dépendants d’autrui et que le complexe de supériorité n’est pas du fait chrétien parce que Jésus ne l’a pas connu, ‘Lui qui était de condition divine, Il s’est anéanti’

  • Vivre au rythme de la Parole de Dieu. Comme l’écrit l’auteur de la lettre aux Hébreux, avec les deux versets sublimes, qui rejoindront encore les retraitants dans leur quête de l’au-delà :

« Elle est vivante, la parole de Dieu,

énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ;

… elle juge des intentions et des pensées du cœur.

Pas une créature n’échappe à ses yeux,

nous aurons à lui rendre des comptes. (Héb 14, 12-13) »

Au cœur de la tempête, je suis dans la barque Eglise et nous lançons tous le cri perpétuel de l’au secours « Seigneur, cela ne te fait rien, nous périssons !

Et « Jésus dormait sur le coussin » ! Quand bien-même… Ce n’est qu’apparence…

Il est le Veilleur ! Et le Veilleur qui suscite la foi et calme les tempêtes pour atteindre l’autre rive.

Jean-Pierre Renouard cm