voici deux versions d’homélie, une vocale à cliquer ici

ma chair à manger

une écrite à lire ci-dessous

19e dimanche TO année B, Berceau 7 août 2021

La liturgie de la Parole de Dieu de ce dimanche nous amène à réviser les trois actions principales de notre vie chrétienne. Dans l’Evangile, Jésus met en avant la foi, face aux récriminations des Juifs. La première lecture tirée du Premier Livre des Rois nous rappelle l’expérience d’Elie, appelé à l’espérance. Dans sa lettre aux Ephésiens, nous entendons st Paul remettre au centre de la vie des chrétiens l’amour, qui est inspiré de Dieu. Trois actions, ou ces trois vertus fondamentales – foi espérance et amour – qui nous font vivre ce que Dieu, par Jésus et dans l’Esprit Saint, offre et partage aux humains.

Face aux Juifs, Jésus a posé le signe de la multiplication des pains, et il en apporte l’interprétation. Il est le pain vivant venu du ciel, celui qui donne la vie éternelle. Affirmation irrecevable pour ses interlocuteurs, car ils connaissent ses parents. C’est là que Jésus les invite à voir plus loin, à faire un pas, que nous devons nous-mêmes franchir, au-delà de la seule connaissance de l’existence historique de Jésus de Nazareth. Lui se réfère au Père céleste, à celui qui peut apporter la connaissance selon les prophètes. Il est commun de présenter Jésus comme celui qui fait le lien entre Dieu et les humains, mais ici, nous pouvons aussi remarquer ce rôle que joue le Père. C’est par lui que nous pouvons aller à Jésus. Dans notre relation à Jésus, n’oublions pas cette présence du Père. Prenons le temps de l’écouter, de le laisser nous enseigner, nous révéler comment le rejoindre. Dans l’histoire sainte, plus particulièrement depuis David, Dieu a annoncé l’envoi de son Fils. Avec ce qu’il accomplit et enseigne, Jésus appelle à la foi, à croire qu’il est ce Fils Envoyé de Dieu venu réaliser sa promesse de vie. Jésus nous fait découvrir que le jeu de la foi en vaut la chandelle. Il affirme : « il a la vie éternelle, celui qui croit ». Jésus va lui-même authentifier le signe du pain de vie : par sa chair donnée pour la vie du monde. Lui plénitude de vie s’offre lui-même dans le combat contre la mort et ce qui sépare de Dieu. C’est ce combat et sa victoire que nous célébrons et recevons dans chaque eucharistie. Par la foi en Jésus pain de vie, nous voilà déjà tournés vers la vie nouvelle de Dieu et engagés à communier à ce qu’il nous en fait connaître.

La foi n’est pas une formule magique : elle est notre adhésion existentielle à Dieu, que nous n’emportons pas une fois pour toutes. Nous venons d’avoir le bel exemple des athlètes qui luttent jusqu’au bout, et qui se sont tant préparés, pour obtenir la médaille comme les basketteuses françaises. Dans notre tradition, nous avons aussi l’exemple des martyrs. Le doute dans les épreuves, la lassitude dans la routine peuvent nous entamer, voire nous arrêter. Comme Elie. Il s’est dépensé dans son combat contre les ennemis de Dieu, il a éliminé les faux prophètes. Mais la reine Jézabel résiste et lui fuit et se décourage. Tandis qu’il abandonne, Dieu l’invite à poursuivre, par un appel répété. Dieu est patient, tenace, et il donne les moyens suffisants pour le chemin qui reste. Dieu ouvre à l’espérance. Dans la période trouble que nous traversons, ne nous laissons pas disperser dans la suspicion et l’opposition systématiques. Comme nous l’enseigne régulièrement le Pape François, gardons et visons le seul objectif du bien commun, et non pas notre petit ego apeuré ou prétentieux. Laissons-nous inspirer par Dieu pour nous orienter justement vers la réalisation de sa promesse. Il pourvoit à nos besoins conséquents.

Et le passage de la lettre aux Ephésiens vient nous renforcer dans cet élan. Passons à la pratique, à une manière d’être adéquate correspondant à la foi et l’espérance de la promesse de vie de Dieu. Quelle est cette manière adéquate en un mot selon st Paul ? L’amour, qui nous vaut un compagnon privilégié : l’Esprit Saint. Cela revient à imiter Dieu, avec pour source et modèle le don de Jésus Christ, à vivre comme ses enfants bien-aimés dans ce qu’il nous offre. Nous pouvons réellement nous y exercer, comme l’écrit st Paul, par l’élimination de toute espèce de méchanceté … les remplaçant par la générosité et la tendresse. Quel beau programme pour la semaine à venir, sous le soleil, dans l’amour chaleureux de Dieu.

Comme nous y sommes invités aujourd’hui, chrétiens, vivons dans la foi, l’espérance et l’amour, pour développer notre relation à Dieu Père Fils et Esprit Saint. Laissons-nous rejoindre par Dieu pour passer ce monde avec lui, et connaître et gagner le sien qui est vie éternelle.

Frédéric Pellefigue cm