avec cette homélie nous terminons notre petit apport sur 4 dimanches du rythme de la messe. Rythme basé sur 4 temps, comme une valse ou un comme un moteur bien équilibré, mais si vous préférez les 4 saisons il n’y a pas de soucis.
le temps de l’accueil; celui de l’écoute de la Parole, suivi par l’union eucharistique et il est déjà temps de partir en mission.
bonne écoute, bonne méditation
5°Ordinaire 4° temps de la messe
voici pour ceux qui préfèrent l’écrit, voici une autre approche de ce 4° temps de la messe. Homélie exprimée par notre confrère Frédéric Pellefigue en la Chapelle du Berceau ayant la particularité de vivre le baptême d’une adolescente: Baniwa .
Depuis trois dimanches déjà, nous entendons l’homélie au sujet de … la messe ! … Vous avez remarqué, j’espère ? Qu’est-ce que a déjà été dit … ?
– la messe comme assemblée des disciples du Christ ; comme sacrifice eucharistique, source et sommet de toute la vie chrétienne (LG 11) ; comme acte du Christ offrant sa vie pour nous sauver ;
– la messe comme lieu privilégié de l’écoute de la Parole de Dieu qui nous guide dans la vie ;
– la messe comme l’actualisation du sacrifice du Christ, qui est aussi pour nous aujourd’hui.
Tout est dit ? … On n’en a jamais fini d’apprendre à connaître ce que nous célébrons … c’est bien pour ça que nous y sommes spécifiquement revenus, en reprenant notre temps ordinaire liturgique … Il y a au moins encore un mouvement à souligner. Quelle est la dernière chose que nous faisons quand nous venons à la messe ? … Nous repartons, en nous laissant envoyer : « allez dans la paix du Christ ». Nous ne nous rassemblons pas pour rester entre nous. Les chrétiens ne se retrouvent pas à l’église pour y être enfermés. Nous venons à la source de notre vie, reprendre les
forces que Dieu nous donne, et nous repartons au milieu du monde, mener notre vie ordinaire, avec ce supplément essentiel de la vie de Dieu … Baniwa, en recevant le baptême et la première communion, tu n’arrives pas au terme d’un parcours, mais au contraire, tu commences une vie nouvelle, celle de Jésus, en toi, et avec d’autres … pour chercher la vie avec Dieu dès ici-bas et pouvoir te laisser entrainer, quand le temps viendra, jusque dans sa vie éternelle au milieu de tous ses bien-aimés …
On a pu avoir cette mécompréhension de la vie de foi comme un concentré d’un ou quelques
sacrements : baptême, première communion, éventuellement confirmation, autrefois le mariage … et tout était joué … On a pu ainsi oublier cette dernière parole qui nous est adressée à la fin de chaque messe. Aller dans la paix du Christ, c’est comme un résumé de notre vie chrétienne.
Aller …
On présente facilement la messe comme « source et sommet » de la vie chrétienne, mais elle n’est pas le tout de la vie chrétienne. Elle peut le permettre, mais elle ne le constitue pas à elle seule. J’aime bien me rappeler à ce propos cet extrait d’un sermon de St Vincent sur le catéchisme : « je n’ai point trouvé en toute la Sainte Ecriture qu’il soit assez à un chrétien d’entendre la messe, vêpres et se confesser, … et j’y ai trouvé que quiconque ne croit à tout ce qui appartient à la foi n’est pas sauvé. Et puis quel fruit tire de la messe celui qui ne sait pas ce que c’est … ? »
(XIII,29). D’où l’importance de notre rappel de ces jours-ci …
La messe n’est pas un moment hors du temps de notre vie, comme une parenthèse au cours de la semaine. Nous venons célébrer le sacrifice du Christ, l’actualiser … qu’allons-nous en faire, en vivre chaque jour ? aller dans la paix du Christ … c’est vivre d’une certaine manière, comme lui …
En venant régulièrement à la messe, nous apprenons bien à le connaître, pour savoir ce que nous disons quand nous parlons de lui, de sa paix … et nous revenons pour encore mieux apprendre ! et repartir …
Aller dans la paix du Christ, car lui-même ne se tient pas à l’écart du monde. Depuis Noël, nous fêtons sa venue parmi nous les humains, et qui vise quoi ? Nous le réentendons avec l’Evangile : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. » Depuis son apparition sur terre, cet Evangile – Bonne Nouvelle – resplendit aux yeux et retentit aux oreilles des humains. Jésus invite ses proches, comme Simon et ses compagnons, à l’accompagner dans cette proclamation. Il n’y a pas besoin d’aller loin,
simplement « ailleurs, dans les villages voisins », pour dépasser le cercle des premiers contacts et de ceux avec qui Jésus a déjà été. Qu’est-ce qui va être donné à voir et à entendre de la Bonne Nouvelle du Christ dans le monde, et par qui, sinon par ceux qui le reçoivent ? Que sommes-nous prêts à partager de cette Bonne Nouvelle ? Il n’y a pas besoin d’un plan préétabli, tout organisé, mais laissons-nous aller avec lui, comme lui, au fil de chaque jour, pour le retrouver au cœur de nos vies, dans un simple échange de nouvelles, dans un geste de solidarité, une simple présence qui dit le lien, l’attachement à la vie de l’autre … au point de se donner soi-même gratuitement.
Si nous hésitons encore à passer à l’acte de la foi, qui pourtant nous attire à la messe, entendons encore l’exemple de st Paul Apôtre qui ose affirmer : « tout cela, je le fais à cause de l’Évangile, pour y avoir part, moi aussi ». Que faisons-nous à cause de l’Evangile pour y avoir part ? Envoyés à la fin de la messe, repartons avec ce qui nous a été donné : la vie du Christ, qui se partage, qui se donne à d’autres affamés de vie belle et bonne. Et nous en aurons notre part !