nous continuons à nous laisser enseigner par Jésus qui nous initie aux moyens adaptés à son combat.

ici une première approche en version audio

ici l’homélie d’Alain Schott, diacre.

 

 

Chers amis,

Un jour de cette semaine, en ouvrant mon journal, je suis tombé sur les titres suivants : « les anti-pass et les opposants au vaccin manifestent dans de nombreuses villes », « les chasseurs s’opposent à l’interdiction des chasses dites traditionnelles », « des parents d’élèves protestent contre la fermeture d’une classe »…. Que d’oppositions !

J’ai laissé tomber mon quotidien régional et j’ai ouvert un hebdomadaire de la presse catholique. Au sommaire ; un article sur des communautés religieuses qui condamnent le motu proprio du pape François sur les gardiens de la tradition…, un article sur des prêtres allemands qui réclament le droit de bénir l’union de couples homosexuels… De l’opposition, toujours de l’opposition.

J’ai donc refermé ma revue et me suis plongé dans mon missel pour y découvrir les différentes lectures que nous venons d’entendre, pensant y trouver paix et sérénité. Quelle erreur !

1ère lecture : livre de la sagesse ; Préfiguration de la passion du Christ. Opposition entre ceux qui désobéissent à la loi divine et le Juste, lui qui est le fils de Dieu.

2ème lecture : lettre de St Jacques. Celui-ci énumère les attitudes qui mènent au désordre , la jalousie, la convoitise, les rivalités mais aussi celles qui font de nous des artisans de paix : la bienveillance, la miséricorde, la paix. Encore des oppositions !

Lecture de l’Evangile ; Jésus annonce à ses disciples pour la deuxième fois sa Passion prochaine. Le récit de la 1ère annonce de la Passion, nous l’avons entendu dimanche dernier. Et que font les disciples lors de cette annonce déconcertante, émouvante, angoissante ? Ils discutent entre eux pour savoir qui est dans leur groupe le plus grand, le plus important. L’opposition dans ce passage d’évangile continue par les paroles de Jésus «  Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier et le serviteur de tous ». Il oppose ensuite le désir de grandeur de ses disciples à la simplicité de l’enfance. Encore de l’opposition.

Et bien oui, frères et sœurs, même si nous désirons sincèrement vivre dans la paix et la sérénité, il nous faut bien reconnaître que nous vivons souvent dans l’opposition ou les oppositions.

La première opposition, la plus importante, celle que nous avons bien souvent du mal à reconnaître ne vient pas des autres mais de nous même.

« Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas » C’est Saint Paul qui nous le dit dans sa lettre aux Romains. Je suis sûr que chacun de nous peut faire sienne cette vérité. Même sauvés par la passion et la résurrection du Christ, nous restons des êtres de chair donc habités par le péché. Nous restons libres de choisir entre le bien et le mal. Vouloir le bien est dans le désir de la plupart d’entre nous mais l’accomplir demande la grâce de Dieu.

Cette opposition qui demeure au cœur de chacun nous conduit souvent à nous opposer aux autres, à nous opposer à nos frères. St Jacques dans la 2ème lecture décrit fort justement le processus qui conduit aux conflits ; nous sommes pleins de convoitise, occupés bien souvent à lorgner sur les possessions de nos voisins et désireux d’en obtenir de plus grands. Mon voisin se fait construire une piscine de 4m sur 5, je vais en acheter une de plus grande dimension. Qu’importe si je ne sais pas nager !

La convoitise et la jalousie ne s’exercent pas uniquement sur les biens matériels. Elle peut s’exercer sur les personnes ; Vous avez vu comme la femme de mon voisin est belle et surtout plus jeune que la mienne. Attention, ce genre de convoitise peut conduire à l’adultère.

 

La convoitise peut également s’exercer sur les qualités. Certains désirent courir plus vite ou sauter plus haut que les autres. Et vive le dopage ! Certains réussissent mieux que moi dans leurs études ou dans leur profession et je peux être tenté de les dénigrer : Ils n’ont vraiment aucun mérite.

Les disciples de Jésus n’ont pas échappé à la jalousie, à la convoitise. « Ils discutaient entre eux de savoir qui est le plus grand » nous dit l’évangile.

Depuis les premiers temps de l’Eglise, les chrétiens n’ont pas cessé de s’opposer entre eux sur des questions de pouvoir, de rites, de tradition. Ces conflits n’ont pas cessé aujourd’hui et nous devons sans cesse travailler à l’unité de l’Eglise, chacun à notre place. Notre place, acceptons que cela soit la dernière comme nous y invite Jésus.

Nous ne vivons pas dans un monde de Bisounours. Les différentes oppositions sont bien réelles. Nous pouvons cependant les réguler et tenter de devenir des artisans de paix en faisant notre cette prière dite de Saint François d’Assise:

Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’
espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.”

Amen.