nous fêtons aujourd’hui le baptême du Christ: il nous sauve en prenant sur lui notre péché et nous introduire dans la relation trinitaire.

voici une première homélie en version audio: =>

ci dessous l’homélie prononcée ce jour à la Chapelle du Berceau par Alain Schott, diacre.

Baptême du Seigneur (09/01/2022)

Quel parent ou grand-parent parmi nous ne s’est jamais dit au sujet de ses enfants « que le temps passe vite, je ne les ai pas vu grandir » ? Ce ressenti, chacun de nous peut l’éprouver ce matin, que nous soyons mariés ou célibataires. En effet, il y a quinze jours nous fêtions avec les bergers, pauvres parmi les pauvres, la nativité de notre Seigneur. La semaine dernière, avec les mages, représentants des nations lointaines, nous portions nos offrandes à l’enfant Jésus. Et aujourd’hui, nous retrouvons ce même Jésus auprès de son cousin Jean qui nous a accompagnés tout le temps de l’Avent.

 

Environ trente années se sont passées entre la crèche de Bethléem et le bord du Jourdain où Jésus va recevoir le baptême. Trente années sur lesquelles les évangiles ne nous disent pas grand-chose mais où l’on peut aisément imaginer que Jésus a vécu et grandi comme tous les enfants et jeunes de Nazareth, dans l’amour de ses parents, Marie et Joseph, apprenant un métier, découvrant la prière et la lecture de la bible, tissant des liens sociaux.

 

Il a vécu totalement son humanité, notre humanité. Homme au milieu des hommes. C’est ce désir d’humanité qui le pousse à demander le baptême.

 

Jean baptisait dans l’eau pour la conversion en invitant la foule à confesser ses péchés. Il est évident que jésus, né sans péché et ne le connaissant pas dans sa propre chair, n’avait pas besoin d’un tel baptême. Il le reçoit, à la suite de la foule, pour prendre sur lui tous les péchés de celle-ci, tous nos péchés, comme il le fera sur sa croix.

 

L’épisode du baptême de Jésus est marqué par plusieurs passages ou déplacements :

 

Passage de la vie discrète de Jésus à Nazareth à son ministère public : trois années qui se termineront par la mort et la résurrection du Christ.

 

Passage de témoin entre Jean le Baptiste qui va s’effacer et Jésus qui à partir de cet instant, va proclamer par son enseignement et par ses actes le Royaume de Dieu.

 

Passage d’un Dieu reconnu dans son unicité par les israélites de l’ancien testament à un Dieu qui se dévoile trinitaire, Père, Fils et Esprit Saint.

 

Passage dans notre vie liturgique : le baptême du Seigneur clôt le temps de Noël, celui de la naissance et de la révélation de notre Sauveur, et inaugure le temps dit ordinaire, celui de la croissance de l’Eglise qui nous invite à méditer le ministère public du Christ.

 

Le baptême de Jésus nous renvoie à notre propre baptême, celui que nous avons reçu pour la plupart d’entre nous, dans notre petite enfance ou à un âge plus avancé.

 

Lors de son premier voyage en France en 1980, le pape Saint Jean-Paul II, nous a interpellés en lançant ces paroles restées célèbres ; « France, fille ainée de l’Eglise, qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ? ».

Ces paroles s’adressaient à notre pays et à son église qui est en France mais, 40 ans après ce voyage, chacun d’entre nous, quelle que soit son origine nationale, peut encore et toujours les faire siennes. Toi, moi, nous, qu’avons-nous fait des promesses de notre baptême ?

 

J’entends souvent des chrétiens catholiques se lamenter « Il n’y a plus de vocation », sous-entendu « il n’y a plus de vocations sacerdotales ou religieuses ».

 

Cessons de jouer les autruches, sortons la tête du sable de nos représentations d’une église idéale.  Ce n’est pas le manque de vocations sacerdotales ou religieuses qui est la cause d’un certain déclin de l’église mais notre amnésie des réalités de notre baptême et des grâces que nous avons reçues.

Tout chrétien, quel que soit son état de vie, laïc, religieux ou religieuse, prêtre, diacre est invité à vivre sa vocation baptismale.  Par le baptême, nous sommes nés à la vie nouvelle des enfants de Dieu.

 

Peut-être est-il bon de nous remémorer les rites principaux effectués durant la célébration du baptême.

 

Comme Jésus, nous avons été plongés dans l’eau. Peut-être le célébrant nous a-t-il versé cette eau sur la tête ? L’eau est indispensable à la vie mais peut être également source de mort. Plonger est un risque mais ne faut-il pas passer par des expériences semblables à une mort pour vivre pleinement ?

 

Personnellement, les témoins de mon baptême ne m’ont pas raconté avoir vu l’Esprit Saint descendre sur moi sous l’aspect corporel d’une colombe. Il en est certainement de même pour vous.  Mais, c’est bien l’Esprit Saint que nous avons reçu lorsque le célébrant a enduit notre front avec le Saint-chrême. Comme l’huile pour le corps, l’Esprit pénètre en profondeur, laisse des traces, donne des forces et dynamise notre vie spirituelle.

 

Pour notre baptême, on nous a habillés d’un vêtement blanc qui symbolise, certes la pureté mais surtout la vie nouvelle du Christ ressuscité dans laquelle sont plongés et revêtus ceux qui reçoivent ce sacrement. Saint Paul nous le rappelle dans sa lettre aux Gallates ; « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ ».

 

La foi en Jésus-Christ est comme une lumière : elle nous fait voir la vie à sa manière. Nous ne marchons plus dans le brouillard puisque le Christ est pour nous le chemin, la vérité et la vie. La lumière intérieure que chaque baptisé reçoit du Christ rappelle la résurrection de notre Seigneur.

 

Par le baptême de Jésus et par le nôtre, nous sommes devenus enfants de Dieu. Plongés dans l’eau, nous sommes nés à une vie nouvelle. Nous avons revêtu le Christ. Avec le soutien de l’Esprit Saint osons transmettre la lumière de la foi.

 

Alors oui, nous serons fidèles aux promesses de notre baptême car nous sommes membres de ce peuple, un peuple ardent à faire le bien et qui attend de devenir, en espérance, héritiers de la vie éternelle.