voici deux versions d’homélie en commentaire des textes de ce dimanche.

en version audio: => travailler sur soi pour un monde meilleur

et voici une seconde à lire:

26e dimanche TO année B, le 26/9/21 au Berceau

Pour cette journée mondiale du migrant et du réfugié, le pape François a proposé le thème « vers un nous toujours plus grand », inspiré de son encyclique Tous frères. Il invite les chrétiens, et même les femmes et les hommes du monde entier, à développer une attitude d’accueil de l’autre, de tout autre, pour engager notre monde à inclure tout homme et non à exclure. Cet appel du pape résonne fort dans le contexte mondial de nombreux mouvements migratoires dramatiques. Vous avez peut-être vu l’hostilité de gardes-frontières américains, contre ces pauvres Haïtiens fuyant leur pays ravagé. On ne fait pas beaucoup mieux en Europe depuis la Méditerranée jusqu’à la Manche.

Cet appel du pape n’est pas simplement une éventuelle bonne idée pour nous guider dans notre vie. Il représente la base de notre foi en Dieu et l’esprit de nos engagements. En cette période de campagne électorale, nous avons des choix premiers à faire, pour la construction d’une société d’inclusion. En fidélité à Dieu, nous n’avons pas à hésiter à rejeter tout propos et tout programme politique qui avancent la possibilité de l’exclusion de l’étranger sur le simple fait de ses origines. Il n’est certes pas simple de vivre ensemble et de faire une place à un nouveau réfugié, du Mali ou d’Afghanistan, mais les difficultés ne nous autorisent pas à refuser l’asile même économique. Nous ne faisons pas partie des gouvernants, mais nous les élisons. Ne nous trompons pas avec un seul instinct de défense et participons à trouver des solutions locales.

Ne croyez pas que je suis en train de vous présenter un vain programme politique. Je parle bien de l’évangile et de la vie selon l’Esprit de Dieu, qui donnent forme à toute notre vie. Le nous auquel Dieu veut nous faire participer n’est pas celui d’un groupe restreint et élitiste, qui sélectionnerait ses membres, selon quelques critères objectifs. L’exemple de la réponse de Jésus à l’apôtre Jean l’illustre bien. Face à l’apôtre qui renvoie à un nous réduit, Jésus avance une vision élargie. Jean se réfère à un groupe constitué, qui a ses règles de fonctionnement : les Douze doivent être suivis. Au contraire, Jésus met en avant une disposition d’esprit. Il accueille toute bonne disposition, a priori favorable. Il ne réduit pas ses relations à un seul modèle. Il a formé autour de lui un groupe de disciples, avec quelques collaborateurs proches appelés Douze ; avec quelques femmes qui les soutiennent de leurs biens ; avec les foules qu’il fréquente régulièrement et qui peuvent le suivre. Le nous chrétien ne se réduit pas à l’Eglise catholique. D’autres confessions de foi s’en réclament. A l’écoute de l’évangile, qui peut prétendre pouvoir délimiter qui est du Christ et qui ne l’est pas ? Le nom de Christ n’appartient qu’à lui seul. Nous pouvons lui rendre grâce de nous le partager et nous pouvons chercher à le vivre comme lui, dans cette dynamique de l’ouverture, de l’inclusion, selon son esprit. Jésus exhorte, dans un deuxième mouvement simultané, à vivre dans la bienveillance, à prendre soin des autres et de soi, en évitant d’entrainer la chute par quelque mauvaise action ou intention.

Pour avancer dans toute cette dynamique avec Jésus, cherchons à vivre du don de l’Esprit de Dieu, chacun selon sa part. Il est donné à chacun, selon des attributs différents, et il ne s’arrête pas à nos seules conceptions et capacités. Entre Josué qui ne voit pas plus loin que la proximité physique de Moïse, et Eldad et Medad qui bien que choisis n’ont pas su ou pu rejoindre le groupe rassemblé, l’Esprit Saint agit au milieu du peuple. Laissons-nous animer par l’Esprit Saint, selon le charisme dont il nous fait grâce, et sachons profiter de son don qui se répand par les autres, jusqu’à ceux qui ne nous suivent pas et qui pourtant agissent au nom de Jésus Christ. Ouvrons nos portes et nos cœurs pour que grandisse notre nous, selon la force que Dieu répand, dans notre vie personnelle jusque dans notre vie sociale.

 

Frédéric Pellefigue cm