La Cène du Seigneur, don total de sa vie par amour pour l’Humanité.

voici une double homélie

en audio => jeudi saint source et sommet vie chrétienne

par l’écrit ci-dessous. En surplus vous avez quelques photos de notre célébration particulièrement le lavement des pieds.

Il vous est certainement arrivé de vous demander : « S’il me restait un an, un mois, une semaine, un jour à vivre…que ferais-je de mon temps ? ».

 

La réponse variera selon notre âge, notre état de vie, notre état physique ou psychique…

 

Certains réuniront tous ceux qu’ils aiment pour faire la fête ou leur dire qu’ils les aiment, d’autres se retireront dans leur solitude ou leur peur. Certains se prépareront à la rencontre avec Dieu par les sacrements (le sacrement du pardon, l’eucharistie, le sacrement des malades), d’autres écriront leurs dernières volontés…

Il n’y a pas de réponse unique car pour la plupart d’entre nous, nous ne savons pas quand aura lieu le grand passage.

 

Jésus, lui savait au moment où il célébrait la Pâque avec ses amis qu’il ne lui restait que quelques heures à vivre dans son corps d’homme, avant de retourner vers son Père.

Ce qu’il fit, ce qu’il dit cette nuit-là, est pour nous un héritage capital.

 

La Parole de Dieu qui nous est donnée aujourd’hui constitue le testament de Jésus, notre Seigneur.

 

Plusieurs personnes entouraient Jésus pour célébrer le repas commémorant la sortie du peuple juif d’Egypte : des disciples, certainement des femmes, même si elles sont absentes des nombreuses représentations picturales de la Cène. Etaient surtout présents les apôtres, dont Marc et Jean, les deux évangélistes qui ont vécu ce même évènement mais qui en ont retenu chacun une facette différente.

 

Saint Jean dont nous avons entendu le témoignage dans l’évangile a retenu le lavement des pieds.

 

Le lavement des pieds, c’est tout d’abord un geste d’accueil, un geste d’hospitalité. Évidemment, chez nous, en 2023, ce n’est pas très courant. Mais dans le pays de Jésus, en Terre sainte, il fait chaud, il y a beaucoup de poussière. Quand on marche dehors, on se salit très vite les pieds. C’est une politesse, quand quelqu’un arrive chez vous, de lui laver les pieds.

 

Geste d’accueil, le lavement des pieds est aussi un geste d’humilité. D’habitude, ce n’est pas le maître de maison qui lave les pieds des hôtes, mais un serviteur, voire un esclave. Par ce geste Jésus s’abaisse et prend la condition de serviteur. Il nous invite à en faire de même. « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous ».

 

Le lavement des pieds est un exemple du service auquel nous sommes tous appelés. Servir son prochain, c’est vouloir son bien et non le mien.

 

Nous sommes tous prêts à rendre service à un frère, à un ami, à un proche quand nous savons que cette même personne pourra peut-être un jour me rendre service si j’en ai besoin.

 

Ce n’est pas ce que Jésus nous demande. Il attend de nous, non que nous rendions service mais que nous servions nos frères et sœurs sans attendre d’autre récompense que celle de savoir que nous faisons sa sainte volonté.

 

Alors, n’ayons pas peur d’aller vers les plus pauvres pour les débarrasser de leur misère physique, morale ou spirituelle.

 

Laver les pieds de notre prochain n’est pas forcément facile, mais il n’est pas moins simple d’être celui dont on lave le corps.

 

Ainsi, si vous avez été hospitalisé, dans l’incapacité, d’effectuer vous-même votre toilette, vous connaissez certainement, depuis votre maladie, ce que sont l’humilité et l’abandon nécessaires face à l’aide-soignante qui, pour votre bien, entre dans votre pudeur et votre intimité corporelle.

 

Tous les pauvres, ceux qui sont obligés d’aller quémander de l’aide auprès des services sociaux ou des organisations caritatives pour se nourrir, se loger ou se soigner, ceux qui frappent à la porte de nos pays, ceux qui tendent la main pour une pièce de monnaie, tous connaissent ce même sentiment.

 

Alors retenons cette dernière réplique du film « Monsieur Vincent » : « Ce n’est que pour ton amour et pour ton amour seul, que les pauvres te pardonneront le pain que tu leur donnes ».

 

Jésus lui aussi s’est fait laver les pieds six jours avant la Pâque. Non par un de ses apôtres mais par Marie-Madeleine qui a versé un parfum de grande valeur sur les pieds de Jésus et les a essuyés avec sa chevelure. Geste d’amour, d’offrande et de glorification.

 

Le deuxième moment important de ce repas nous a été raconté par St Paul dans sa première lettre aux Corinthiens que nous avons entendue.

 

Au cours de ce repas, après s’être donné comme serviteur à ses disciples, Jésus-Christ s’est de nouveau donné sous forme de pain et de vin, son corps et son sang.

 

Ce geste aussi, Jésus nous a dit de le refaire. A chaque Eucharistie, nous ne célébrons pas un évènement passé dont il faudrait se souvenir.

Nous célébrons le Christ qui se rend présent par les gestes et les paroles du prêtre. Jésus se donne à nous aujourd’hui comme il le fait à chacune de nos Eucharisties.

 

L’Eucharistie, est la source et le sommet de toute vie chrétienne.

 

C’est de cette source que découle le fleuve qui nous remplit de charité et qui nous permet de de vivre vraiment en chrétien. C’est l’Eucharistie qui nous permet de nous mettre véritablement au service les uns des autres.

Elle est également le sommet car elle est l’accomplissement de ce pour quoi nous sommes faits : rendre grâce, rendre gloire à Dieu.

 

Le point commun entre le lavement des pieds et l’eucharistie, c’est l’amour.

 

Amour de Dieu qui se donne à nous par son fils Jésus-Christ.

Amour de Dieu que nous sommes invités à faire connaître à tous nos frères et sœurs en humanité.             Amour de Dieu que nous devons rendre à Dieu en nous mettant au service les uns des autres à commencer par le service des plus pauvres.

 

Jésus, toi qui as donné ta vie pour notre salut, fais de nos vie une action de grâce, une Eucharistie.

A S