Ce dimanche nous sommes au milieu de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens et le dimanche où, selon la volonté du pape François nous mettons en exergue la Parole de Dieu.

voici une double homélie, l’audio => des ténèbres à la lumière chemin d’harmonie

 

et celle d’Eric Saint Sevin dite en ce dimanche à la Chapelle du Berceau

Homélie du 3 ème dimanche du temps Ordinaire (année A)
Dimanche de la Parole de Dieu et de prière pour l’unité des chrétiens

L’évangile d’aujourd’hui rapporte les débuts de la Mission du Christ. Il prend la suite
de Jean-Baptiste, mais il doit faire bien plus que lui : il vient sauver l’humanité des ténèbres et
du péché. Et il choisit pour champ d’action une région d’accès facile : la Galilée. Son
important réseau de communications et sa situation géographique en font un véritable
carrefour ; on le comprend mieux quand on est dans le pays. Mais c’est un carrefour de
païens ; car la région s’est montrée assez perméable aux influences diverses. Aussi l’a-t-on
appelée « la Galilée des Nations ». Et c’est là que Jésus commence son activité.
Il quitte donc Nazareth, une bourgade rurale et pratiquante, pour s’établir à
Capharnaüm ; non pas à cause l’importance du village, mais à cause de sa position.
Capharnaüm, en effet, était située près d’une frontière, et c’était un centre commercial et
militaire par où passaient de nombreuses caravanes qui faisaient le commerce des richesses
d’Orient. On y trouvait aussi, malgré sa population moyenne, un mélange de plusieurs peuples
et de plusieurs religions.
Saint Matthieu présente ce secteur pastoral de Jésus comme un pays « enfoncé dans
les ténèbres de la mort ». C’est une image très claire que c’est un lieu bien dépravé. Aussi la
première prédication de Jésus est tout à fait simple et précise : « Convertissez-vous, changez
de vie car le Royaume des Cieux est proche ».
Cette bonne nouvelle n’était pas quelconque, et beaucoup de gens l’ont prise au
sérieux. Aussi Jésus n’est pas resté longtemps à crier seul son message. Très vite il s’est
cherché des aides pour qu’ils fassent avec Lui la même œuvre que Lui : « Je vous ferai
pêcheurs d’hommes », leur dit-il. Et encore, pour les stimuler : « Vous êtes le sel de la terre,
vous êtes la lumière du monde, etc. ».
Que fait-il avec eux quand ils sont avec Lui ? Il les forme à leur futur ministère, il leur
fait voir sa propre manière d’agir, il leur apprend, en somme, la pastorale sur le tas. Et cela se
fait simplement: Jésus enseigne aux foules, il guérit les malades, il accueille tout le monde
sans faire de distinction ; et quand on l’interroge, il élève le débat, sort le problème de son
obscurité, pour répondre à la vraie question.
Mais pour lui, ce qui est essentiel c’est de faire prendre conscience aux gens qu’un
monde dépravé est un monde ténébreux, qui doit se convertir. La nuit, les ténèbres, symboles
du péché, n’ont pas de source propre. Elles ne sont là que si la lumière fait défaut ; elles
disparaissent dès que la lumière apparaît. Nous comprenons dès lors l’oracle d’Isaïe dans la
première lecture : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande
lumière ».
L’évangélisation est ainsi présentée, dès ses débuts, comme un lever de soleil. Et
l’appel de Jésus : « Convertissez-vous » est, en fait, une invitation à sortir de l’obscurité pour
placer toute sa vie dans la lumière. Ne passons pas trop vite sur cette invitation ; elle peut
nous concerner lorsque nous l’adaptons à notre cas et que nous désirons plus de lumière dans
notre vie.
Pour nous, en effet, que signifie se convertir ? Vous pourriez répondre : c’est mettre la
Parole de Dieu dans toute notre vie. C’est une bonne réponse ; mettre la Parole de Dieu dans
toute notre vie. C’est ce à quoi nous sommes invités tout particulièrement en ce dimanche de
la Parole de Dieu.

Il s’agit de reconnaître que la Parole de Dieu, c’est véritablement Jésus qui nous parle
et qu’il ne s’agit pas seulement d’un texte, mais de Quelqu’un. Il est là, par la force vivante du
texte évangélique : c’est bien Jésus lui-même qui nous parle dans l’Evangile.
Dès lors, quand notre lecture de la Parole de Dieu reste simplement théorique, il ne
faut pas en rester là ; il faut essayer de passer, si possible, de la lecture à la rencontre. Aussi,
pour bien répondre à la question : « que signifie se convertir », en l’appliquant à notre cas, je
préfère dire : Se convertir c’est écouter ce que Jésus nous dit dans la Parole de Dieu, faire
passer cela dans notre vie et marcher à sa suite.