Gloire à Dieu au plus haut des cieux

Il est né l’Enfant-Dieu

Vous avez aujourd’hui la surabondance de commentaires: Comme chaque semaine une première en audio=>

Au commencement… la venue de l’enfant Dieu

Puis l’homélie de la nuit prêchée par notre nouveau responsable de communauté Eric Saint Sevin:

Parmi les cadeaux que nous recevons ces jours-ci, les plus agréables sont souvent ceux qui créent la surprise. La plus grande surprise que Dieu a faite aux hommes c’est de leur envoyer son propre Fils, qui s’est fait homme pour nous sauver. Et pour prendre un visage humain, le Fils de Dieu a préféré le faire dans la douceur et la pauvreté.

D’abord, c’est avec la douceur d’un enfant nouveau-né que Dieu est entré dans le monde. Je dis « Dieu », car cet enfant est vraiment divin, parfait révélateur de Dieu le Père ; et il dira plus tard : « Qui me voit, voit le Père ».

Quand Dieu veut recréer l’humanité, il met en œuvre sa douceur et sa paix ; non pas la puissance écrasante, ni la majesté qui s’impose, mais la force assurée de sa douceur et de sa paix. Et c’est avec respect et dévotion que l’Église tient à le rappeler.

À Noël, en effet, elle nous propose de reconnaître la présence personnelle de Dieu dans cet Enfant, couché dans une crèche, là où mangeaient les animaux. N’en soyons pas surpris ni déconcertés, mais plutôt ravis, transportés de joie. Car Celui qui lança dans l’espace des milliers de planètes et d’étoiles, a voulu apparaître ici-bas sous le frêle aspect d’un bébé qui ne pouvait se soutenir et qu’on a dû envelopper de langes pour affermir son petit corps : Il renonce à être au-dessus des hommes, pour être avec eux et comme eux. Mais pour Dieu, quel abaissement !

Mieux encore, c’est au dernier rang qu’il se met, en venant sur la terre : sans maison ni berceau pour l’accueillir, dans une grotte ouverte à tous les vents et dans des conditions humainement lamentables.

Quelle entrée remarquable pour le Sauveur du monde ! Cela, pour nous apprendre à ne pas nous tromper de richesses. Car notre vraie richesse, c’est l’amour authentique et gratuit. Or cet amour s’est révélé à Bethléem, quand le Fils de Dieu s’est fait homme, pour notre Salut. Dès sa naissance, vous le voyez, Jésus propose à l’homme un renversement absolu des valeurs admises jusque là.

À ce monde matérialiste, qui recherche les biens terrestres, il montre sa préférence pour la pauvreté et l’humilité ; il montre aussi le prix inouï de notre être et sa prééminence sur tout le reste de nos biens. C’est, d’ailleurs, ce dernier motif qui l’a poussé à s’incarner : la valeur inouïe de notre être, de notre personne « Pour nous, les hommes, et pour notre Salut il descendit du Ciel », récitons-nous dans le Credo.

Ainsi, le mystère de Noël qui nous révèle l’amour de Dieu et son estime pour l’humilité et la pauvreté, nous dévoile aussi la grandeur de l’homme. Il a même eu cette délicatesse que son amour pour nous n’a pas été celui d’un bienfaiteur ; il ne s’est pas penché sur nous. Il s’agit plutôt d’un amour qui se fait l’égal, le compagnon, avant de devenir le serviteur de ceux et celles qui sont aimés. Il renonce, donc, à être au-dessus pour signifier qu’il est avec : avec nous, tout à tous, et reflétant ainsi encore mieux l’amour du Père.

Et c’est cela Noël : le Seigneur qui vient au-devant de l’homme, de ce qu’il y a de meilleur dans l’homme, pour le sauver et faire avec lui un monde nouveau, sous le signe d’une communion avec Dieu et avec tous ses enfants.

 

Et la troisième donnée ce matin à la Chapelle par notre ancien: Jean Pierre Renouard

La liturgie de la nuit nous a parlé de la naissance d’un enfant hors normes. Il s’intègre dans son peuple avec discrétion et anonymat mais il se présente comme un enfant semblable à tous les autres. Au cœur des masses de ceux qui le découvrent sur leur route humaine comme sur celles de Judée, il va changer notre esprit. Le nôtre, peut-être, Frères et Sœurs. Depuis cet événement, Dieu nous parle et nous explique que cette vie nouvelle le concerne aussi. Alors que des enfants meurent tragiquement par le feu ; alors que des enfants deviennent en maints endroits, des victimes des guerres ; alors que des sociétés dites avancées, choisissent d’interrompre la croissance d’un futur enfant dans des moyens légaux, Dieu persiste et signe : « le Verbe se fait chair ».

Voilà pourquoi après l’émerveillement de cette nuit, il nous est bon de méditer ce jour, ce que nous appelons « le don de Dieu », lecture après lecture. Trois réalités émergent et agissent en nous : le Salut, la Parole, la Chair.

  1.             Avec le chapitre d’Isaïe 52 comme première lecture, c’est le Dieu, qui  proclame le Salut réalisé comme  porteur de la Bonne Nouvelle. Toute l’Histoire du salut se résume dans cette courte phrase. Nous étions errants comme des brebis sans berger, Créés réussis, mais par un mauvais usage de notre liberté, perdus, cassés, broyés par le péché et sans plus de liens visible ave Dieu. Et pourtant, malgré cette capacité à rechuter, Dieu nous donne aptitude à la relève. La Bonne Nouvelle nous donne à croire que nous sommes retirés du magma et de la peur qu’engendre les péchés, les nôtres, les miens, et fait de nous des victorieux. Grâce à cet enfant, voué à la souffrance, victime de la Passion, mort, enseveli, ressuscité, nous chantons notre victoire. Chaque Noël est un rendez-vous avec le bonheur. Nous pensons notre joie de Noël paganisée mais en cherchant bien, Dieu y cache son trésor, son enfant et il nous presse de le découvrir, tout simplement à travers toutes nos réussites humaines, grandes ou banales, discrètes ou radieuses, souriantes et éclatantes.

 

  1. Profitons de la deuxième lecture, ce chapitre un de la lettre aux Hébreux ; il nous explique que Dieu s’est fait Parole pour nous.
    Je connais quel qu’intime qui se plaît à lire la Bible, plusieurs fois par an, en entier ; j’en connais d’autres qui la fractionne au rythme de leurs besoins. Toutes et tous en sortent régénérés. Dieu leur fait un bain de jouvence ! Inlassablement, Jésus prêche ; en Judée, en Galilée et même en Samarie ou en Décapole, il joint l’instruction à la guérison. Ses paroles réconfortent, remettent debout et aident à la conversion de l’histoire de la vie de tout être de bonne volonté. Elles sont efficacité, vérité, vie.  Imaginons ce que serait le Nouveau Testament sans message ? Ce serait une « foi vide et vaine ». Le Christ de la Parole est joie et, dès sa naissance, nous chantons la gloire de Dieu qui nous invite  à la diffuser, tout comme nos messagers électroniques s’en donnent à temps et à contretemps. Mais, s’il vous plaît, chrétiens ardents, rallumez votre lampe de baptême ! Parlez, proclamer, expliquer.

III            Enfin, retenons la merveille des merveilles du prologue de st Jean : Dieu s’est fait chair. Ah : Voilà de quoi nous épater. De notre chair, tu es homme parmi les hommes, bébé, en croissance, adolescent, jeune homme ; enfin pleinement homme, apprenti, travailleur, croyant, gagnant sa vie et grandissant dans sa foi et l’amour de tes parents, de ta famille, de ta communauté de vie et de foi. Hormis le péché, tu as tout pris de notre humanité et tu t’es coulé en elle comme en un moule, gardant ta personnalité, tes façons de voir, de sentir, d’être toi-même.

 

Tel est le Jésus dont nous célébrons l’incessante naissance aujourd’hui. En lui, en cette réalité qui la dévoile, se manifeste la plénitude de sa divinité, le Sauveur, le Verbe fait chair. Il vient pour nous et nous apporte tout ce dont avons besoin, l’alliance avec son Père et son Esprit.

 

Seigneur, avec les passants d’hier et d’aujourd’hui, je viens t’adorer ! Donne-moi de te recevoir comme le Fils de Dieu et le Frère de toutes celles et tous ceux qui se cachent en toi, et que tu nous apprends à aimer, sous l’autre voile de ta charité. Amen.