voici la double homélie de ce dimanche de fin avril autour de la figure du Berger et de l’enseignement de Jésus.

version audio => Comment accueillir l’enseignement du Christ

4ème dimanche Pâques A

En ce 4ème dimanche du temps pascal, l’évangile nous offre de méditer la parabole du bon pasteur.

Une parabole est une comparaison imagée, dont les éléments sont empruntés à la vie quotidienne. Jésus y eut souvent recours pour faire comprendre ce qu’il voulait révéler à ses auditeurs.

Puisqu’une parabole est une image, je vous invite à détourner vos regards de ma personne pour vous laisser imprégner par la photographie projetée sur notre écran vidéo.

Que voit-on sur cette photo ? Un troupeau d’ovins, un berger, son chien.

Commençons par le troupeau. Il représente le peuple appelé à rejoindre le Royaume de Dieu. Nous faisons partie de ce troupeau. Ce n’est pas un troupeau de moutons. Nous ne sommes pas des moutons qui suivent bêtement, sans réfléchir.

Jésus dans tout l’Évangile nous responsabilise, il ne nous invite pas à obéir sans réfléchir ni à faire comme tout le monde, mais à faire des choix personnels. Il nous veut libres. Libres de rester bien au chaud dans la communauté ou libres de nous éloigner vers les périphéries.

Si ce n’est pas un troupeau de moutons, c’est un troupeau de brebis.

A la différence du mouton qui n’a que sa laine et sa viande à donner au berger, la brebis donne la vie à ses agneaux et procure le lait indispensable à leur nourriture. Son lait pourra devenir également fromage pour le bien des hommes.

Nous sommes ces brebis. La laine, la viande, le lait, la vie que nous avons à rendre à notre berger, ce sont tous les talents, les dons, les charismes que nous avons reçus de lui. Qu’en faisons-nous ? Notre laine est-elle rêche ou douce pour nos frères ? Notre lait sert il à nourrir les hommes et les femmes affamés que nous côtoyons ? Notre vie rend-elle grâce et louange à notre créateur ?

Notre créateur, notre Seigneur, c’est notre Berger. Jésus-Christ est notre seul et unique berger. Jésus-Christ est notre seul et unique pasteur.

Un berger, c’est pacifique, doux, ce n’est pas un guerrier, ni un justicier. Ce n’est pas non plus un personnage important ou riche. C’est quelqu’un d’humble. Ainsi Jésus ne se présente pas comme un roi puissant, comme un chef de guerre, comme un juge ou quelqu’un de redoutable qu’il faudrait traiter avec déférence, crainte. Au contraire, c’est quelqu’un de proche et de simple.

Le berger guide ses brebis. Il ne les menace pas, il ne contraint personne. Il les guide vers les lieux où elles trouveront leur nourriture.

Il prend soin de chacune et les soigne, il les protège contre les agressions extérieures, il les connaît chacune par leur nom et les aime. Il est prêt à mourir pour elles.

Oui, le Christ est notre berger et nous sommes ses brebis.

Si le Christ est le berger, il est aussi l’agneau. Non pas le petit de la brebis mais l’Agneau de Dieu.

Par 2 fois St Jean le Baptiste donna ce titre à Jésus avant de le baptiser dans le Jourdain : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ».

Nous reprenons ce verset biblique pour nommer Jésus avant de le recevoir à chacune de nos eucharisties, dans l’hostie consacrée.

Ce titre d’agneau, évoque la douceur, la docilité, l’innocence. L’agneau c’est celui que l’on conduit à l’abattoir.

Après Jérémie et Isaïe dans l’ancien testament, cette image est appliquée à Jésus dans les actes des apôtres. « Comme une brebis, il fut conduit à l’abattoir ; comme un agneau muet devant le tondeur, il n’ouvre pas la bouche ». (Ac 8.32).

Selon les prescriptions du Lévitique, un agneau est offert en sacrifice par le lépreux guéri.

De même, pour expier leurs fautes, les gens du peuple devaient offrir en sacrifice un agneau sans tache.

Cette idée de sacrifice est nettement exprimée dans l’épître de Pierre : « Nous avons été rachetés par le précieux sang du Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache ».

Jésus est donc le Berger mais également l’agneau. Il est « l’Agneau de Dieu ».

Poursuivons notre promenade pastorale avec le chien du berger. Il est sur notre image mais absent de notre parabole évangélique.

Le chien n’a pas bonne presse dans la bible. Il est d’ailleurs rarement nommé dans les évangiles. On ne le cite que pour nous dire qu’il mange les miettes laissées tombées sous la table par les petits enfants ou qu’il lèche les ulcères du pauvre Lazare.

Et pourtant, nous dit l’adage populaire, « le chien est le meilleur ami de l’homme ».

Le chien de berger aide son maitre à rassembler le troupeau. Il lui arrive de mordiller les cuisses des brebis mais c’est pour les ramener sur le bon chemin.  Le chien veille et protège le troupeau contre les éventuels prédateurs, ours, loups…

En cette journée qui est dans l’église la journée mondiale de prière pour les vocations, je trouve que l’image du chien de berger est particulièrement appropriée.

Nous avons besoin d’hommes et de femmes aimés par notre berger et qui l’aiment en retour.

Des hommes et des femmes qui veillent et sont attentives à répondre aux consignes du Berger.

Des hommes et des femmes prêtes à donner leur vie pour défendre le troupeau et attentives à chacune des brebis, surtout celles qui sont en détresse ou qui s’éloignent.

Des hommes et des femmes qui comme l’a dit le pape François « portent l’odeur des brebis ».

Ces hommes et ces femmes ce sont les ministres de notre Eglise, pape, évêques, prêtres, diacres, les religieux et religieuses, laïcs engagés, mais aussi tous les membres du troupeau.

Jésus-Christ est l’Agneau de Dieu et notre unique berger. Nous sommes ses brebis mais aussi les chiens dont il a besoin pour le bien de l’humanité.

Seigneur Jésus, fais de moi, fais de chacun de nous des chiens dociles pour t’aider à conduire le troupeau que tu as choisi, vers des prés d’herbe fraiche et des eaux tranquilles. Amen.