voici la double homélie,

au audio qui nous parle des beautés de l’Eglise via le fait que tout baptisé est un rayon de la lumière du Christ => beautés de l’Eglise

et un homélie écrite, fort intéressante sur le thème de l’ordinaire… prêchée par Alain S

 

2ème dimanche temps ordinaire A

La crèche a été démontée, les santons remisés à l’abri de la poussière. Notre chapelle a retrouvé son aspect ordinaire.

 

            

Ordinaire. Le dictionnaire nous donne comme définition ou synonyme : Commun, Habituel, Quelconque, Courant, Banal…

Il y a d’autres sens que nous utilisons dans l’église pour le mot « Ordinaire ».

 

Pour nous chrétiens catholiques, l’ordinaire désigne l’évêque local, celui qui est selon l’ordre : Nicolas SOUCHU, notre évêque est ainsi l’ordinaire du diocèse d’Aire et Dax.

 

Dans nos célébrations eucharistiques, on désigne également par ordinaire l’ensemble des prières et parties invariables de la messe. (Le Kyrie, le Gloria, l’Alléluia, le Sanctus, l’Anamnèse, la Doxologie, l’Agnus Dei).

 

L’ordinaire, c’

est aussi le temps que la liturgie nous invite à vivre depuis mardi dernier. Ce temps d’une durée de 34 semaines est coupé en 2 parties. La première, du lendemain du baptême du Christ au mercredi des cendres. La seconde, du lendemain de la Pentecôte au 1er dimanche de l’Avent.

Après les temps de fête que nous venons de vivre, on pourrait penser que le temps ordinaire est celui du repos, celui de la routine. Pas du tout. Le vert, qui est la couleur choisie pour colorer ce temps ordinaire, évoque la nature qui repousse au printemps, qui grandit jusqu’à atteindre la maturité où le fruit sera bon à manger, et la fleur prête à être cueillie. Le vert est ainsi la couleur de l’espérance.

Ce temps est ordinaire en ce sens qu’il nous est donné, à nous aussi, pour grandir, pour mettre à profit, au quotidien, tous ces dons spirituels reçus à l’occasion des autres temps forts de l’année, pour faire grandir notre espérance.

L’ordinaire est donc le temps de la croissance de l’église. Le temps de notre croissance dans la foi, l’espérance et la charité.

 

S’il y a un temps ordinaire dans l’église, sommes-nous, nous, des hommes ou des femmes ordinaires ?

 

Un auteur chrétien anonyme du IIe siècle nous a laissé un écrit adressé à son ami Diognète pour démontrer la nouveauté radicale du christianisme sur le paganisme et le judaïsme. Je ne peux résister à la tentation de vous en lire quelques extraits.

 

« Les chrétiens ne sont distingués du reste des hommes ni par leurs pays, ni par leur langage, ni par leur manière de vivre ; ils n’ont pas d’autres villes que les vôtres, d’autre langage que celui que vous parlez ; rien de singulier dans leurs habitudes. […] Ils habitent leurs cités comme étrangers, ils prennent part à tout comme citoyens, […] Comme les autres, ils se marient, comme les autres, ils ont des enfants, […] ».

 

D’après cette description, nul doute que nous sommes des hommes et des femmes ordinaires : Nous payons nos impôts, nous obéissons aux lois de notre pays, nos enfants suivent le même enseignement et ont les mêmes loisirs que leurs amis qui ne fréquentent pas nos églises.…

 

Poursuivons notre courte lecture de la lettre à Diognète.

« Les chrétiens passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel […]. Ils sont dans le monde ce que l’âme est dans le corps : l’âme est répandue dans toutes les parties du corps ; les chrétiens sont dans toutes les parties de la Terre ; l’âme habite le corps sans être du corps, les chrétiens sont dans le monde sans être du monde ».

 

Voilà qui n’est pas banal, pas ordinaire. Avons-nous conscience de ce qui rend nos vies extraordinaires ?

 

Nous savons que Dieu nous connait et que nous sommes aimés par lui. Le prophète Isaïe nous la dit dans la 1ère lecture : « Oui, j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur ».

 

Le psalmiste le redit dans le psaume 138 : « Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis ».

 

Saint Paul, dans la 2ème lecture souligne notre caractère extraordinaire : nous sommes « sanctifiés dans le Christ et appelés à être saints avec tous ceux qui invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ ».

 

Savoir reconnaître les merveilles que le Seigneur fait pour nous et en nous, ne nous rend pas supérieurs aux hommes ignorants le Christ dans leurs vies. Au contraire, cela nous oblige à devenir des missionnaires auprès de ces frères et sœurs qui ne connaissent pas le Seigneur Dieu.

Dieu, le père tout puissant, est extraordinaire. Comme nous le rappelle le crédo que nous allons redire dans quelques instants, c’est lui le créateur du ciel et de la terre. Nous n’avons pas fini de découvrir toute la puissance de ce dieu et de sa création. Mais le plus extraordinaire dans l’action de notre Seigneur est qu’il ait décidé de rejoindre notre humanité en se faisant homme lui-même, un homme ordinaire avec ses joies, ses peines, ses souffrances.

 

Saint Jean le Baptiste nous dit par deux fois dans l’évangile que nous avons reçu aujourd’hui, qu’il ne connaissait pas Jésus. Il connaissait certainement Jésus, son cousin. Mais il fait le passage aujourd’hui de sa connaissance du fils ordinaire du charpentier de Nazareth au fils extraordinaire de Dieu.

Le temps ordinaire est le temps idéal pour faire nous aussi ce passage. Profitons-en !

 

Jésus, fils de Dieu, nous qui sommes des serviteurs ordinaires, apprends-nous à faire connaître à nos frères et sœurs ce père extraordinaire qui est le tien, le nôtre et celui de toute l’humanité.                   Amen.