Voici une belle révélation de nous mêmes, exprimée par le Christ. Il nous donne une mission à assumer pour être rayonnant.

voici cette homélie en version audio: => sel et lumière du monde

Et voici l’homélie prononcée à la Chapelle

Homélie du 5 ème dimanche ordinaire (année A)

Jésus possédait l’art de livrer des messages profonds avec des mots simples et des
images puisées à même la vie quotidienne. On le voit bien dans ce passage de St Matthieu où
il est question de sel et de lumière.
On connaît l’importance de la lumière. Il suffit de nous imaginer en pleine nuit noire
pour en prendre conscience. Sans lumière nous avons du mal à nous guider, le moindre bruit
nous met aux aguets. La lumière réconforte, sécurise, pacifie. La pleine obscurité est source
d’insécurité, de peurs, d’angoisse. Très rares sont les personnes qui, seules dans les ténèbres,
se trouvent pleinement à l’aise.
L’utilité du sel est aussi connue. Au temps de Jésus, on lui attribuait deux grandes
fonctions. Il servait d’abord à la conservation des aliments ; Fonction que ne connaissent plus
ceux qui possèdent leur frigo et leur congélateur. Nous savons que le sel est indispensable à la
préparation des mets. Utilisé en quantité requise, il rend les aliments savoureux. Trop ou trop
peu de sel, et la soupe est ratée.
Demandant à ses disciples d’être « lumière du monde » et « sel de la terre », non
seulement Jésus leur témoigne-t-il une très grande confiance, mais il leur confie une mission :
Celle de redonner aux autres ce qu’ils ont eux-mêmes reçu. Le goût de vivre qu’il leur a
communiqué en faisant d’eux ses familiers, ils ont à le transmettre à ceux et celles qui les
entourent : membres de leur famille, voisins et amis. Les vérités qu’ils ont découvertes dans
sa Parole, la connaissance de Dieu le Père et de l’Esprit Saint qui leur a été révélée, ils n’ont
pas qu’à les savourer pour eux-mêmes, il est aussi demandé de les répandre généreusement
autour d’eux.
Ainsi, les gens autour d’eux qui sont en quête de lumière seront éclairés, et ceux qui
sont en recherche de raisons de vivre en trouveront auprès d’eux, en les voyant vivre. « Que
votre lumière brille devant les hommes. » L’appel s’adresse personnellement à chacun et
chacune d’entre nous. Il s’adresse aussi à notre communauté chrétienne et à l’Eglise entière
dont nous sommes membres. C’est personnellement et à plusieurs que nous avons à être « sel
de la terre » et « lumière du monde ». Il convient d’insister sur ce point : le rayonnement
chrétien de chacune de nos vies concourt au rayonnement de la communauté chrétienne à
laquelle nous appartenons, de même qu’au rayonnement de l’Eglise entière. Le contraire est
vrai. Nos contre-témoignages nuisent à la crédibilité du message que l’Eglise cherche à
transmettre. Nos vies médiocres et sans saveur font écran au visage du Christ qui devrait être
perçu à travers le nôtre.
Mais comment être concrètement « lumière du monde » et le demeurer ? Comment
être chaque jour, pour la terre, un « sel » qui ne perd pas de sa saveur ? A ces questions, qui
doivent être régulièrement posées, nous trouvons des réponses intéressantes, concrètes et
éclairantes dans la première lecture que nous avons entendue. Elle nous invite à poser, jour
après jour, des gestes simples, généreux et gratuits. « Partage ton pain, avec celui qui a faim,
accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement. »
Ces gestes sont de ceux qu’un amour authentique inspire. Ils ne se trompent pas. Celui
ou celle qui les posent non pas une fois à l’occasion, mais fréquemment au long des jours, des
mois et des années, est assurément vu et béni de Dieu.

Si tu fais cela, conclut le texte d’Isaïe, « ta lumière jaillira comme l’aurore ». Et il
ajoute : « Si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires, si tu combles les désirs du
malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres. »
Voilà bien décrite la manière d’être « sel de la terre », « lumière du monde », et de le
demeurer. Rien de compliqué. Rien d’au-dessus de nos forces. Surtout une fois que nous
avons accueilli en nous l’Esprit du Ressuscité qui nous est communiqué chaque fois que nous
célébrons l’Eucharistie.

Eric Saint Sevin cm.