Création
L’existence de l’École Apostolique du Berceau de St Vincent de Paul s’est étalée pratiquement sur un siècle. Suivant la décision de M.Étienne, Supérieur Général de la Congrégation de la Mission d’alors, le premier Supérieur du Berceau, M. Édouard Lacour, Prêtre de la Mission, créa le jour de la Fête de Saint Vincent de Paul, le 27 septembre 1872 un Cours Secondaire et une École Professionnelle pour garçons : tous les jeunes furent accueillis dans un internat installé dans le bâtiment dit « des Aumôniers du Berceau« , construit depuis 1868 au Nord de la Chapelle.
Ce Cours Secondaire (Lettres Classiques A et Instruction Religieuse Appropriée) débuta alors avec 9 élèves de 6e se destinant à étudier leur vocation sacerdotale avec leurs Professeurs, des Prêtres de la Mission. Parallèlement, l’École Professionnelle eut 9 élèves au départ, avec pour moniteurs des Frères coadjuteurs, Lazaristes également. L’Encadrement demeurera de la sorte.
On ne pouvait laisser partir les enfants confiés aux Filles de la Charité du lieu sans les préparer à leur avenir, a relaté l’Œuvre du Berceau à cette époque-là. Les Locaux devinrent vite insuffisants et durent être agrandis en 1879, puis à nouveau en 1881 ; et ce petit séminaire prit alors définitivement le nom d’École Apostolique Saint Joseph du Berceau, une Maison suffisamment apte à « former des Missionnaires de Saint Vincent de Paul pour aller au secours des misères spirituelles en France et à l’étranger« .
• En 1884, Le Supérieur M. Pémartin accueillit 85 élèves. L’École avait déjà donné 22 Prêtres dont 11 Lazaristes et en 1899 il dut agrandir encore l’École pour passer au XXe Siècle.
• De 1926 à 1957, Un Prêtre Lazariste landais, M. Gaston Pierre, gestionnaire hors pair et gentiment appelé le « Bâtisseur Souriant« , contribua de façon remarquable avec ses collègues à l’épanouissement et au rayonnement de l’Œuvre du Berceau tout en entretenant sans cesse à l’École la flamme Missionnaire.
• En 1914, la Grande Guerre voit des dortoirs et la salle d’étude transformés en salle de soins pour blessés.
• En 1930, un confrère inventif, M. Théobald Lalanne, fonda l’Amicale des Anciens Élèves de l’École Apostolique (Prêtres et laïcs), qui se réunissait annuellement et soutenait spirituellement et matériellement cette Institution. Une Salle des Fêtes a été aussi construite. Cette amicale existe encore de nos jours : elle soutient actuellement l’Ensemble Scolaire Saint Vincent du Berceau.
• En 1934 et 1935 Gaston Pierre dotera successivement l’École Apostolique d’un Oratoire particulier, et d’une série de salles de classes se terminant par un Magasin de Souvenirs près du Chêne, le long de la route conduisant à Buglose.
• Pendant la Guerre de 1939-45, le Berceau est obligé de subir l’occupant ; en 1947, il subit un terrible incendie qui détruit la Chapelle et une partie de l’Hospice. L’École est sauve. Les dégâts ne sont que matériels mais considérables. Sur le plan de la gestion, les frais de fonctionnement de l’École étaient difficilement couverts par les pensions des parents et fort souvent les dons de personnes généreuses faisaient l’appoint sous le contrôle de l’Économat de l’Œuvre. Ce fut ainsi du début à la fin.
• Les années 1950-60 virent l’École Apostolique compter environ 100 à 120 élèves par an.
À la fin de leur scolarité au Berceau, les séminaristes qui persévéraient dans la vocation entreprenaient leur premier cycle d’études supérieures au grand Séminaire Lazariste de Notre Dame du Pouy à Dax, dans les Landes. Cet établissement restait en relation constante avec le Berceau.
La Fin d’une Époque
Beaucoup d’Anciens élèves ont reconnu avoir bénéficié de l’esprit particulier qui régnait dans cette École. De part ses relations avec les pays de Missions, elle accueillait en plus des séminaristes français, des jeunes séminaristes espagnols, grecs, d’Europe centrale et même du Moyen et Extrême Orient. Les échanges entre adolescents de toutes conditions et de tous horizons, enrichissaient l’étude et la réflexion personnelle du futur missionnaire. En matière de distractions et pour lui permettre de développer son corps, le séminariste s’adonnait à la pratique du sport communautaire ou individuel (football, volley, course à pied, natation à la piscine de l’École-même, jeux au Fronton, théâtre et manifestations diverses).
Il y avait aussi des promenades dans les Barthes de l’Adour ou en forêt. Il est important de souligner qu’à Saint Joseph du Berceau, le jeune séminariste était invité tout naturellement à respecter l’autre, puisque le corps professoral lui-même, s’en faisait une règle de conduite.
Lors des grandes vacances d’été, les élèves étrangers et ceux qui ne pouvaient être accueillis par leurs familles se retrouvaient pour des activités lucratives dans une propriété landaise de Pouillon dont le Berceau avait hérité.
• En 1971-72, un manque sérieux de vocations sacerdotales se faisant sentir et le nombre de professeurs Lazaristes disponibles diminuant, La Congrégation de la Mission décida de fermer l’École Apostolique pour regrouper ses séminaristes ailleurs. Les Filles de la Charité, secondées par des enseignantes laïques continuèrent l’enseignement aux écoles Maternelle et Primaire.
À sa fermeture, l’École Apostolique du Berceau avait un bilan élogieux ; elle qui a connu 15 Supérieurs à sa tête et bénéficié du dévouement et du savoir de 170 Professeurs Lazaristes durant un siècle, à donné à l’Église de Jésus Christ une dizaine d’Évêques, plus de 500 Prêtres et presque une cinquantaine de Frères coadjuteurs. Une grande partie sont allés en Mission hors de France dans 24 pays du le monde, les autres œuvrant au sein des Diocèses du pays.
Un Héritage
Au fil des ans, les vieux bâtiments de l’École Apostolique devinrent vétustes, inconfortables et mal adaptés, sources de dépenses importantes sans pouvoir satisfaire aux normes de sécurité actuelles. L’ancienne École n’est donc plus utilisable ni visitable, les classes ont été démolies en 2011 pour faire place au nouveau Centre d’Accueil Jean Morin.
Mais c’était à croire que L’École Apostolique du Berceau avait suffisamment marqué son époque pour que des Anciens de cette vénérable Institution, laïcs devenus cadres enseignants, aient osés entreprendre peu après dans l’esprit de Saint Vincent et avec la collaboration d’enseignantes tout aussi motivées et méritantes, une importante œuvre de scolarisation chrétienne des jeunes : École Maternelle et Primaire, Collège et Lycée Professionnel. Ceci s’est fait d’abord avec le soutien de l’enseignement Catholique Diocésain, et ensuite, se poursuit sous la Tutelle des Filles de Charité et sous contrat avec l’État ; une aumônerie est très présente au sein de l’établissement. Des locaux neufs ont dû être construits progressivement sur les terrains plus au nord pour accueillir décemment cet Ensemble Scolaire mixte appelé actuellement Ensemble scolaire Saint Vincent, lequel compte près de 600 élèves (internes et externes confondus).